MEBAA Show Morocco - Interview avec Zouhair Mohammed El Aoufir, Directeur Général de l'Office National Des Aéroports (ONDA)

1. Quels sont les projets de l'ONDA pour l'aviation d'affaires en particulier ? Pouvez-vous nous mettre à jour sur le projet Tit Mellil ? 
 
Le Maroc possède plusieurs avantages indéniables en matière de développement du secteur de l'aviation d'affaires ; sa situation géographique, son dynamisme économique et touristique, son industrie aéronautique en pleine croissance et le soutien d'investisseurs étrangers de renommée mondiale, autant d’avantages figurant parmi les points forts de notre pays pour le développement de l'aviation d'affaires au Maroc.
 
Le Maroc dispose d’infrastructures aéroportuaires qui répondent aux besoins spécifiques de ce type d’aviation. Ce nouveau vecteur de croissance a impliqué l’aménagement d’infrastructures et la mise en œuvre de services adaptés.
Conscient de l'importance de ce potentiel pour être au niveau des meilleures normes internationales, l'ONDA a lancé un appel d'offres en 2016 pour la concession de services d'opérateurs de base fixe (FBO). Le résultat a été la sélection de deux opérateurs de renommée mondiale, désormais opérationnels :
 

1. L'opérateur JETEX, basé dans les Emirates Arabes Unis, qui a été installé dans les aéroports de Casablanca, Marrakech, Rabat, Agadir et Dakhla.

2. L’opérateur suisse SWISSPORT EXECUTIVE AVIATION, qui opère au niveau des aéroports de Casablanca, Rabat, Marrakech et Tanger.

En termes d’infrastructures, l’aéroport Mohammed V, première plate-forme du Royaume, dispose déjà d’un terminal dédié à l’aviation d’affaires, récemment rénové pour offrir les meilleures conditions d’accueil des passagers VIP. Un autre terminal d’aviation d’affaires est en cours de construction à l’aéroport Menara de Marrakech et sera opérationnel courant le 4ème trimestre 2019. Nous pourrons ainsi le visiter lors du MEBAA Show Morocco prévu le 25 et 26 septembre 2019 à Marrakech.
 
Concernant le projet de réalisation d'un aéroport totalement dédié à l'aviation d'affaires à Tit Mellil, nous avons mandaté un cabinet international qui mène actuellement les études préalables nécessaires au développement de ce projet.
La stratégie de développement de l’aéroport de Tit Mellil en tant que plateforme aéroportuaire consacrée à l’aviation légère sera examinée selon plusieurs scénarios : gestion propre, PPP, concession, …

2/. Comment décrivez-vous le marché de l'aviation d'affaires au Maroc ? Qu'est-ce qui le rend important pour les futurs plans stratégiques de l’ONDA ?
 
Le trafic de l’aviation d'affaires a connu une légère évolution ces dernières années : l’année 2018 a enregistré un total de 9 823 mouvements contre 9 622 l'année précédente avec une évolution de 2,16%.
Le Maroc représente environ 50% de l’activité des jets d’affaires en Afrique du Nord.
 
Cependant, l’offre existante reste limitée et ne répond pas à la demande importante de ce secteur qui devrait s’accentuer les années à venir. 
Notre objectif est de positionner le Maroc en tant qu’un hub régional de l'aviation d'affaires en Afrique du Nord. Notre principal atout est un réseau d'aéroports couvrant la quasi intégrité du Royaume, disposant de toutes les infrastructures aéronautiques nécessaires ainsi que le développement important, économique et industriel de notre pays, offrant de nombreuses possibilités d'investissement dans l'aviation d'affaires.
 
3/. Quels sont selon vous les plus grands défis auxquels l’aviation d’affaires est confrontée dans cette région ?
 
L'aviation d'affaires reste étroitement liée aux stratégies d'importance primordiale pour le Royaume, telles que le tourisme et l'industrie.
Pour profiter de ce potentiel, il faudrait, à mon avis, non seulement capitaliser sur l’attractivité des aéroports marocains, mais également définir des mesures à même d’encourager l’investissement dans ce secteur comme la création de compagnies de jets privés au Maroc.
 
Aujourd’hui, le plus grand défi auquel l’aviation d’affaires est confrontée au Maroc demeure l’introduction de réglementations spécifiques à ce secteur, qui est actuellement soumis aux mêmes règles que l’aviation commerciale. L’élaboration d’un cadre réglementaire spécifique pour l’aviation d’affaires, un projet sur lequel travaille la DGAC (Direction générale de l’aviation civile) en collaboration avec l’ONDA, permettra de renforcer et pérenniser le développement du secteur.
 
4/. Quel est l'impact de la réglementation sur les investissements directs étrangers adoptés par le gouvernement marocain ces dernières années sur le secteur de l'aviation d'affaires ?
 
Sur un plan global et considérant l’investissement comme un facteur déterminant pour assurer une croissance économique durable et soutenue, le Maroc s’est engagé dans une libéralisation de son économie en assouplissant les procédures, en offrant une meilleure protection aux opérateurs privés étrangers et nationaux et en adoptant de nouvelles lois visant l’amélioration des conditions d'investissement. 
 
En ce qui concerne l’aviation privée, l’investissement dans ce secteur bénéficie des avantages accordés aux autres investissements.
 
Entre-temps, avec l'adoption d'un cadre réglementaire pour le secteur, le gouvernement marocain, par l'intermédiaire de notre autorité de surveillance, ne ménage aucun effort pour stimuler la croissance de cette activité qui contribue indéniablement à la croissance économique.
 
Et bien évidemment, la troisième édition du MEBAA Show Morocco, qui se tiendra le 25 et 26 septembre à l'aéroport de Marrakech, est une occasion précieuse de mettre en valeur les attraits et le potentiel du Maroc en matière d'aviation privée.
 
 

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